Pour son premier voyage en Afrique il a choisi Niamey pour exposer ses tableaux aussi vrais que nature.
Heureux le peintre qui peut survivre à sa définition. Et comme le disait Delacroix “sentir, c’est juger”. Comment alors faire sien le vécu et le moi d’un homme pour qui la peinture est avant tout l’extériorisation d’une subjectivité qui tente de toucher l’autre, de l’émouvoir par le seul langage des formes et des couleurs.
Quand on s’appelle Didier Sarciat et qu’on a trente ans on a déjà traversé mers et continents en globe-trotter international à la rencontre d’autres paysages, qui plus tard accoucheront des chefs-d'oeuvre, le travail n’est pas du tout facile. Quand je rencontrais Didier Sarciat pour la première fois, l’homme était en train de mettre une dernière main à une de ses toiles. Debout devant son chevalet, tantôt en avant, tantôt en arrière pour mieux juger son œuvre, il semble caresser de son pinceau la toile comme il ferait de la tête d’un enfant. De ce tableau qu’il était en train d’enfanter, il y a je-ne-sais-quoi, une invitation, plus un appel qui vous incite à chercher davantage quelle main divine a pu créer tant de beauté, et de grâce : le tableau qui représente deux méharistes et en toile de fond le désert peut apparaître banal vu en grandeur nature. Mais sous le pinceau de Didier Sarciat, on a l’impression que les figures pourtant figées bougent devant vos yeux. L’oeuvre apparaît comme une symphonie dans laquelle on aurait mis le flou d’un Renoir et la clarté d’un Monet. Mais la parenté et la comparaison s’arrête là car Didier Sarciat est avant tout un créateur de vies et de paysages jusqu’ici inexplorés
Ce jour-là, le ministre de la Culture nigérien, fervent amateur d'art, décida de visiter l'exposition avant même l'heure d'ouverture. Il était si impressionné par les créations d'Ydan qu'il souhaitait acquérir plusieurs toiles pour embellir son ministère.
Parmi toutes les œuvres exposées, une fresque en Aérographie à carreaux représentant une scène du désert avait particulièrement attiré l'attention du ministre. Il avait l'intention de l'acquérir pour son ministère afin de l'exposer fièrement à Niamey.
Cependant, il y avait un petit problème. Cette toile avait été réservée à la sœur et au beau-frère de l'artiste, puisqu'ils avaient joué un rôle déterminant dans la réalisation de cette exposition. L'artiste, Ydan Sarciat, expliqua au ministre qu'il ne pouvait pas lui fournir une fresque identique car il ne disposait pas du matériel nécessaire.
Le ministre, contrarié mais déterminé à obtenir cette fresque, prit une décision surprenante. Il décida de faire venir par la valise diplomatique tout le matériel requis pour que l'artiste puisse réaliser une nouvelle fresque spécialement pour le ministère de la Culture.
Grâce à cette initiative inattendue, Ydan Sarciat put enfin créer une œuvre magnifique répondant aux attentes du ministre. Une fois achevée, la fresque fut dévoilée lors d'une cérémonie officielle au ministère de la Culture à Niamey. Elle suscita l'admiration de tous ceux qui la contemplèrent, et l'artiste fut chaleureusement félicité pour son talent et sa créativité.
Cette petite histoire illustre l'importance de la passion et de l'engagement des amateurs d'art, tout comme celle de l'ouverture d'esprit d'un ministre qui, malgré les contraintes, a su encourager l'artiste à donner le meilleur de lui-même. Grâce à leur collaboration, une œuvre exceptionnelle fut créée et trouva sa place dans un lieu emblématique dédié à la culture.