Derniers préparatifs, la voiture chargée première destination “Bordeaux”.
Samedi matin départ pour Dax. Did s’affaire à la dernière mise au point de la voiture.
Arrivée de Robert à Bayonne, André va le chercher. Le soir chargement de la voiture afin de voir son comportement dans les Barthes de Rivière.
“On est chargé “ oui dit Didier, prévisions d’allègement, quelques pièces autos ne paraissant pas indispensables, la malle semble lourde, elle sera vidée et pesée. 8 kg seulement, on la gardera.
La soirée se terminera par une partie de cartes, André a le sourire “il gagne” moi aussi je suis sa partenaire. Robert est morose (vous avez du cul) dit il !...
Did réussi à faire fonctionner l’alarme qu’il a installée, vérifie les boulons, place le filtre à air, chacun fait de son mieux, ça râle dans le garage, je ne sais pas trop pourquoi, une histoire de mandrins entre les deux frangins, mais l’ambiance est bonne.
Le soir rebelote, le sourire d’André est parti on perd les deux parties, la chance a tourné.
Le réveil est prévu à 4 heures.
Après un bon déjeuner départ vers 5 h 30, autoroute en direction de l’Espagne, 1er passage de douane sans problème, on s’en doutait. Direction BURGOS, il pleut des cordes, on écoute les informations, c’est pas triste, on a peur d’être pris en otage par l’ETA…. Enfin ça ne nous a pas préoccupés plus que ça et nous n’avons rien vu.
Arrivée à MADRID vers 12h30 avec le soleil. A 45 kms de Madrid, pour un peu on revenait, André le co-pilote indiquait à Did de repartir vers Madrid…
Après une halte dans les vignes, André n’a pu résister à chaparder des raisins et faire une percée dans les oliviers, pas bonnes du tout ces olives ... on arrive à BAILEN commune de la province de Jaén (Espagne), et située sur la nationale A4.
MENGIBAR (JAEN) les habitants se souviendront de notre passage, un mal fou pour trouver une “panaderia” boulangerie.
Le Gouvernement (Did) a faibli, on achète du vin, il fallait bien ça pour arroser le foie gras frais de Marie.
Après avoir choisi d’un commun accord un coin “ IDEAL” à proximité d’une petite rivière à l’eau couleur rouille, les rives encore craquelés par les pluies, les tentes installées, le bon repas “exceptionnel” avalé, nous avons fait notre petite belote qu’André et moi avons perdue. Inutile de préciser que ça ne s’est pas passé sans éclats de voix …
Nous nous sommes couchés pour notre premier camping sauvage, bien installés, seuls quelques ronflements signalaient notre présence.
Il s’est mis à pleuvoir de plus en plus fort, les tentes semblaient supporter l’eau venant du ciel, mais le tapis de sol commençait sérieusement à être mouillé ainsi que nos matelas de mousse.
Robert nous réveille, inquiet de la situation, la terre glaise collait aux semelles et la rivière débordait.
Il était 4 heures du matin, nous avons attendu le jour debout perplexes nous demandant si nous pourrions sortir de ce bourbier.
“Ce sera la journée la plus difficile de notre voyage” heureusement les plaques métalliques ont prouvé leur efficacité, nos bras aussi, la voiture a peiné et a viré couleur boue. Quant à nous, inutile de préciser qu’en la poussant, à chaque essai de démarrage, elle se vengeait pour nous éclabousser à loisir. Robert est tombé dedans à plat ventre, les tôles devenaient terriblement lourdes imprégnées de cette latérite boueuse, on les lavait dans les flaques, nous aussi d’ailleurs… Ouf nous voilà sur le sol ferme.
En route pour GRENADE. Mais il nous en faut plus que çà pour nous décourager.
Tous dans la voiture, un peu plus loin, nous avons trouvé un petit ruisseau et avons fait la toilette de la voiture, du matériel et la nôtre, il faisait beau on a cassé une petite croute et on est reparti en direction de Algéciras, on s’est arrêté à Fuengirola. Après avoir cherché un coin sauvage sans succès, nous sommes allés au camping.
Petit déjeuner, via Algéciras où nous embarquons sur le ferry, traversée rapide et pleine vue sur le rocher de Gibraltar.
Tout le monde est content et bien reposé, une petit rafraichissement et ca repart.
Débarquement à CEUTA : Ville sur le côté méditerranéen du détroit de Gibraltar, en face de la péninsule Ibérique.
où nous avons passé la frontière sans problème, un douanier a demandé à quoi servaient les jerricans blancs, nous lui avons dit que c’était pour l’eau et nous avons remplis au moins quatre fiches.
On avait décidé de manger une paella, on voit un beau restaurant mais ils ne font pas de paella, alors on fait un tour dans la ville, pas d’autre restaurant, on est revenu au premier et avons mangé une soupe de poissons et des oeufs mayonnaise, on a attendu 2 heures ensuite on a été acheter une paire de jumelles, Robert a acheté un poste radio, et moi un magnétoscope.
Robert a acheté quelques cartes postales qui ont d’ailleurs fait l’objet d’une petite discussion Didier ne voulant pas s’arrêter pour acheter des timbres, finalement on est retourné mais ils n’ont pas trouvé de timbres et n’ont pu poster leurs cartes qu’à TETOUAN première ville du Maroc, située au nord du pays, dans le Rif occidental.
Direction CHEFCHOUANE joli petit village perché sur la montagne, envahi par les gamins, où on a campé pour 14 dirhams, repas rapide, on est tous crevés. Je ne crois pas qu’on est visité ce village, je n’ai pas le souvenir de ces belles couleurs.
Chefchaouen est une petite ville de montagne du nord-est du Maroc au cadre superbe, pleine de charme et d'authenticité et à l'écart des grands centres touristiques. Au détour de ses ruelles au décor méditerranéen de maisons blanchies à la chaux agrémentées de bleu de smalt.
Ce matin jeudi 8.10. en route pour Al Houceima, végétation sèche, des villages plantés dans la montagne, on roule dans le brouillard en codes, il ne fait pas très chaud, on rencontre beaucoup d’autos stoppeurs et de vendeurs de Kif qui nous injurient parce qu’on ne s’arrêtent pas n’étant pas intéressés par leur kif, ils nous font d’ailleurs d’un signe de la main devant la gorge “crac” signifiant coupe gorge, pas très rassurant ...
Le brouillard s’est dissipé nous redescendons de la montagne, un timide soleil apparaît mais ne fera qu’une brève apparition, on roulera durant 250 kms de virages dont 120 dans le brouillard.
A l’arrivée on s’arrête au bord de mer, mais il est peu accueillant, on l’évite, on achète de la viande et du pain dans un petit village, on l’a fait griller, un petit repas bien sympathique avec une salade de tomates. (on se contente de peu).
Arrêt à NADOR pour camper dans un champ d’eucalyptus à proximité d’une propriété. Nous voyons arriver le propriétaire des lieux, nous sommes inquiets va-t-il nous virer, non au contraire, il nous rend visite et nous accepte sans problème, il reviendra avec une cagette de fruits et prendra le café avec nous suivi d’une petite goutte de rhum…….
Sous les tentes, sol dur mais nuit sans bavure.
9 octobre - en route pour OUJDA où on pense visiter le shouk et on logera probablement à l’hôtel. On s’arrête dans un petit bled pour faire souder la pelle US qui nous a lachée.
Un tour au marché pour acheter des brochettes pour midi, pas de brochettes ce sera d’excellentes cotes de mouton qu’on va déguster dans un petit coin tranquille avec une bonne salade de concombre, poivrons et tomates, arrosées d’un coup de rouge marocain (comme dit Didier à ce stade, nous allons ramener des conserves), mais nous ne sommes pas encore arrivés.
Recherche de l’hôtel ROYAL une chambre 74 dirhams.
Un guide nous accompagne au souk, les hommes proposent au marchand d’eau 40 à 50 dirhams pour sa guerba, sans succès, il en veut 70 et veut absolument nous vendre des Dinars, quel baratineur ce guide.
Il ne faut pas passer par FIGUIG mais OUJDA, d’après lui c’est plus facile, mais le guide du routard dit autrement et on décide de passer par FIGUIG, reste à savoir si nous aurons raison.
Dans le souk nous sommes tentés par les cuirs Didier et moi achetons un manteau et un blouson, on a même acheté des bas pour filtrer l’essence 5 dirhams et bu un ricard 6 dirhams. On cherche le restaurant qui nous fera un bon couscous, c’est raté pas de couscous (comme dit Robert on en mangera un à Paris) on se contentera de brochettes “bien bonnes ma foi” à ajouter qu’au cours de notre visite dans OUJDA un petit gamin Rachid, qui parle très bien le français ne nous a pas quittés et a mangé les brochettes avec nous, le guide est parti après avoir reçu ses 30 dirhams.
Changement de lieu, nous prenons un thé à la terrasse d’un café et dodo, dans un vrai lit.
10.10.87 notre guide YAYA nous attend, nous lui avions confié nos cartes postales pour les poster, avons nous bien fait, les a-t-il postées ?
Première embûche, un oued en crue, plusieurs voitures sont arrêtées attendant que les eaux baissent,
ROBERT part en éclaireur à pied appareil photo au point, nous le suivons en voiture
c’est nous ……...
Nous arrivons sur la route goudronnée qui nous mène à Aïn Beni Mathar, ville du Maroc située dans la région de l’Oriental à 81 km au sud d’Oujda et à 36 kms de la frontière algérienne, nous croisons quelques camions et des marocains à pied ; l’équipe est au calme, à part André et Robert qui parlent de la pose des poteaux électriques sur le bord de la route, conversation très technique sur leur emploi passé. Didier leur dit “ le boulot vous manque ?”.
On traverse une plantation de petits sapins, nous arrivons à Bouarfa ville de l’est du Maroc, une petite gare ligne de d’Oujda à Bouarfa, en service “peut être pas” mais il y a cependant des wagons à quai.
Eh bien si elle était en service. Pour la petite histoire :
“Un suisse amoureux des trains et du Maroc, fait revivre une ligne de chemin de fer de Oujda à Bouarfa construite par les colons français et rendue célèbre par le dernier James Bond. Il conduit les voyageurs à bord du "train du désert", qui traverse le désert au Maroc… C'est grâce à sa persévérance que des touristes peuvent aujourd'hui emprunter cette ligne que seuls quelques trains de marchandises parcourent encore.
Dans ce village, on trouvera des oeufs, du poulet et des fruits, c’est pas rien de faire le marché, c’est parfois la rigolade mais aussi l’occasion d’échanges.
Le coin du pique nique est choisi, le repas sera léger : salade, tomates, concombre, piment et omelette.
A 27 kms de Figuig on fait le plein d’eau ; sur la route une petite réserve, un marocain nous demande un jerrican plastique en contrepartie de l’eau, qu’on ne lui donnera pas bien sur, parce qu’on en a besoin.
Arrivée à FIGUIG le moteur s’arrête en pleine ville “la panne viendrait de ce que “ l’essence avec la chaleur se transforme en vapeur …..” bonne blague mais non, c’est la bobine qui sera changée 3 fois, ensuite le delco, en fait il s’agit des vis platinées de mauvaise qualité, pourtant neuves mais qui se sont usées.
Ce qui nous fera arriver à la douane assez tard vers 17h30 heure marocaine, alors là quel cirque au poste de police, il nous a retenu plus d’une heure, a constaté que l’attestation qu’André nous avait établie datait de 1986 ; heureusement qu’on avait celle du Niger.
Il a épluché tous les passeports de tous côtés jusqu’à constater que celui d’Aimée n’avait pas le même cachet de police français que les autres. Après lui avoir expliqué qu’on en était étonné, il a bien voulu fermer les yeux, “Peut-être pensait-il qu’elle avait fait son passeport elle-même” ? Ou cherchait-il le bakchich que nous n’avons pas donné, ensuite inspection de la voiture, le douanier était suspicieux, mais pas trop curieux.
Un peu long à copier sur un registre tous nos pédigrées, Robert pris en charge ce boulot et rempli toutes les fiches. Enfin la police algérienne a accepté la procuration de la voiture sans problème. Ils nous ont demandé de déclarer tout notre argent et de changer pour 4000 dinars dans une banque à Beni-Ounif. Fouille de la voiture, alors là, il a fait tout vider. Avez-vous du kiff, de l’alcool et ne manquant pas de culot, ils nous ont demandé des briquets et des stylos.
Ouf, nous voilà à BENI OUNIF ville algérienne, située dans la daïra de Beni Ounif et la wilaya de Béchar.
Alors là ça se corse, il est 22 heures (H.L) pas d’hôtel et nous devons attendre jusqu’au lendemain l’ouverture de la banque et de la douane pour prendre l’assurance.
Un zef à décorner un taureau, il serait impossible de camper, en conséquence, on dormira dans la voiture.
Après avoir cassé une petite croûte rapidement dans le noir entre deux bâtiments à l’abri du vent, on s’installe dans la voiture, mais avant de dormir on tapera une petite belote, toujours les mêmes qui gagnent Didier et Robert. La nuit a été dure aïe les courbatures.
Au réveil, toujours autant de vent, on va se poster devant la banque pensant trouver un troquet, il n’y en a pas. Un algérien nous avance 10 dinars (qu’on lui
rendra bien sur) pour aller au bar un peu plus loin, prendre un café, nous prenons l’assurance au poste de douane 100 dinars soit 125 francs.
En route pour Béchar, c’est l’occasion d’appeler le Niger. Béchar est une grande ville, on achète des cartes postales, Didier des vis platinées et on décide d’aller voir le barrage de DJORF TORBA, mais on manque la route, alors on mangera notre poulet au citron, à l’ombre d’un petit arbre
Direction TAGHIT. Belle Oasis, à 17 kms gravures rupestres sur les rochers
Premier enlisement dans le sable, on s’en sort sans problème, on décide de camper au pied de la dune, auparavant on montera au point culminant c’est dur nous sommes tous essoufflés, mais la vue en vaut la peine et on filmera le coucher de soleil.
“Petit souper sympa, salade, omelette poivrons et tomates (un peu répétitif le menu) suivi de la petite partie de carte habituelle gagnée toujours par les mêmes.Réveil tardif, on n’est pas pressé, il est prévu de s’arrêter à Béni Abbès commune située à 250 km au sud- ouest de Béchar
Sur la route avant le centre de Taghit on a décidé de ramasser des dates pour provision, Robert monte dans un palmier, coupe une grappe, arrive alors le propriétaire du palmier ( vous ne savez pas que c’est privé !…) Pris en flagrant délit, il nous en coûtera 50 dinars. (en ramassant des dates, Robert s’est rentré la pointe de la feuille du palmier dattier dans l’oeil), ce sera sans gravité après avoir beaucoup saigné.
El Ouata jolie palmeraie à 50 kms de Kerzaz, arrêt photos, sur les dunes on croise des anglais en 4/4, on longe le Grand Erg depuis 54 kms, c’est très beau, avant l’arrivée à KERZAZ on filme un ancien KSAR BENI IKHLEF village fortifié sur l’OUED SAOURA.
Nombreux puits à balanciers, mais aujourd’hui munis de moteurs, visite de la ville, constructions en terre cuite, on ne pourra pas visiter les ruelles sombres du village un arabe nous demande de ne pas entrer, une jeune fille réclame des boucles d’oreilles, elle doit enlever les morceaux de ficelle qui lui font fonctions de boucles d’oreilles.
En route via Tam, arrêt pour le déjeuner à KSABI, belle oasis où on doit trouver, un peu plus loin des roses des sables et des pointes de flèches, arrivés au village personne ne connaît le lieu, rien n’est indiqué, alors on se contentera de déjeuner dans la palmeraie, au retour on sera assailli par des jeunes femmes et un jeune homme avec qui on troquera un jerrican et une paire de boucles d’oreilles pour une rose des sables, arrêt au café des routiers, un bon thé, on héritera de deux roses des sables qu’un petit garçon nous donnera , il réclame un médicament pour ses yeux , nous lui donnerons notre pommade à base de pénicilline e rose des sables
Belleville, restée dans le style des anciennes villes, toutes les bâtisses sont de couleur ocre, nous nous installons au camping OUARGLA très calme, ensuite nous irons faire un tour en ville nous mangeons un coucous de chameau mais le chameau il faut le chercher dans l’assiette, ensuite café à une terrasse et dodo.
Ce matin en route le Méharée (Méharée Randonnée à dos de chameau, en Afrique du Nord dromadaire de selle très rapide, dressé pour les courses). Le trajet est trop long et il faut le prévoir un mois à l’avance.
AGHZER
37353 kms - Ancien village construction en blocs de terre rouge et d’eau solidifiés par le vent .Visite du château en ruine, traversée du village, par des ruelles très étroites, les enfants nous poursuivent nous proposant des bijoux, André veut acheter une bague, tout d’abord la petite fille demande 1 dinar, mais elle a réfléchi et nous demande 10 dinars.
Nous rencontrons des petits marchands venus d’on ne sait où, une marchande de fromage de chèvres, de poteries, de bijoux etc ...
On continue sur une route goudronnée traversée du Col Gor Tibhirine, grande palmeraie, petit village.
Toujours à la recherche des roses des sables on traverse un grand lac asséché au sel apparent sur plusieurs kms, on creuse, il faut y croire et on trouvera quelques roses, pas très belles mais ça compense des efforts fournis. On rentre au campement, c’est la guerre, Didier nous trouve un peu fou de traîner autant de cailloux, il en jettera d’ailleurs mais ceux qui restent on les casera dans le creux de la roue de secours sous la voiture.
Petit déjeuner et on repart pour les bois pétrifiés, même chose, il faudra se contenter de quelques cailloux autrement l’organisateur va se fâcher, on prendra le couscous fait part par le patron du camping, couscous mémorable soit disant nous verrons.
En guise de mémorable, à part la semoule, il y a à manger pour deux alors qu’on est dix et ça nous coûtera 100 dinars, on discute avec des gens du voyage, auto stoppeurs, motards, trois filles de Vienne, deux garçons de l’Isère, une anglaise qui est partie depuis deux mois en stop et les locaux du campement, mais dodo pour partir tôt demain, en fait de partir tôt on décolle à 8 h 30, mais par rapport à d’habitude, il est tôt.
à 70 kms de TIMIMOUN traversée du village TIBERGHAMINE, sans grand intérêt, soit-disant qu’il y a une grande fête mais rien ne le laisse présumer et on aborde la piste ; prochain village OUFRANE, alors là pour trouver cette piste au départ c’est pas facile, cela amènera pas mal de discussions, André, Robert, Didier chacun y va de son idée, va à droite, il faut retourner etc …. on est d’ailleurs sur le point de retourner pour prendre une route qui nous rallonge mais meilleure ; finalement on tombe sur la piste balisée et ça roule assez bien, on reprend à Oufrane la route goudronnée jusqu’à ADRAR.
On s’est arrêté pour un petit encas (une sardine, et pâté), on repart lentement, rien à voir, ni à droite ni à gauche, nous avons pour l’instant laissé les dunes derrière nous, on est en plein reg.
37664 kms le plein est fait , on ne s’y arrêtera pas on doit prendre la piste pour AOULEF, mais on nous dit
qu’elle est très mauvaise on devra passer par REGANE ce qui nous fait 100 kms de plus, aux environs d’ADRAR arrêt pour déjeuner, on est assailli par des gamins, on a du mal à les faire partir, alors on plie.
On trouve un coin pour camper au loin, on croit voir une étendue de sel, en se rendant sur place, on pense qu’il s’agit d’une espèce de chaux et on ramasse quelques cailloux. (encore …)
Pour les repas on commence à attaquer les conserves au grand regret de Robert qui ne les aime pas, à chaque repas le même regret “si on avait un coup de rouge ça serait meilleur”
Ce matin là, à peine 100 mètres la panne complète “ plus rien”, les hommes s’affairent, c’est la bobine, c’est ceci, c’est cela, j’espère qu’ils vont trouver ; il s’agirait de l’alarme qui donnerait un faux contact, ça a l’air d’être ça, on redémarre.
A peine quelques kms parcourus, Robert aperçoit, sur notre droite un point d’eau, on fait demi tour, l’eau est verdâtre, une eau stagnante qui dégage d’ailleurs une mauvaise odeur, un couple d’algériens accompagné de deux touaregs viennent pour laver leur bébé qui a la diarrhée, on leur donne un médicament contre la diarrhée, l’homme nous propose sa gherba pour 200 dinars, nous trouvons que c’est cher.
37939 kms plein d’essence et plein d’eau (5 jerricans) dans une petite ville même style que les précédentes toutes de couleur ocre rouge, on cherche un marché pour faire quelques courses, nous pensons trouver de la viande, sous une tente un vendeur, mais sa viande est couverte de mouches on s’en passera. En route pour IN SALAH, on traverse une étendue du désert où se trouvent des troncs d’arbres pétrifiés, un peu lourds pour en amener, on râle, il fait 35° dans la voiture on fait un petit détour à TIT pour déjeuner, les enfants jouent avec des pneus et un jerrican attaché à une ficelle ce sont leurs jouets locaux.
L’aventure commence, on coupe la piste c’est plus facile, mais on s’en écarte, alors on ne sait plus très bien où est la piste tracée, on a retrouvé un semblant de piste et finalement on s’enlise. On se sort d’affaire, une voiture passe et nous la suivons, mais c’est pas de la tarte on est à 70 kms d’In Salah et la nuit commence à pointer, nous nous arrêtons et campons à proximité de la piste. Toute la nuit , il fait grand vent et ce matin on plie en vitesse de peur d’un vent de sable.
Le vent doit rendre nerveux, c’est pas le moment de rigoler, Didier nous active, vitesse grand V, avant le départ, réparation du poste qui nous a lâché et du coffre qui ne ferme plus, il y a beaucoup de passages sur cette piste et plusieurs chauffeurs nous ont proposé leurs services entre autre la gendarmerie nationale.On part, à peine 10 kms, paf on se plante, on s’en sort assez bien, à peine 2 km paf à nouveau, mais tout rentre dans l’ordre et on arrive à IN SALLAH. (achats d’oeufs, tomates etc…) C’est pas encore cette fois qu’on mourra de faim, paraît-il le plus dur reste à faire, une route complètement détériorée impraticable pendant 600 kms.
Il fait très chaud et ils ont décidé de remettre les turbans sur la tête comme font les arabes, et de les mouiller, mais ils ont l’air de tout sauf d’un arabe, on pourrait penser plutôt à un pansement, les photos sont parlantes et André s’est converti.
nous avons cherché une bonne bouteille, enfin quelque chose pour marquer le coup “macache” on se contentera de marquer le coup à l’heure du déjeuner avec en dessert des beignets qu’on a trouvés, “ je ne sais trop où”.
Didier ne parle pas, il s’est accroché avec Robert depuis le désensablage, mais ça passera, la route jusqu’à maintenant rien à dire, il nous a été conseillé de la quitter et de rouler sur la piste sans s’éloigner d’elle.
Prochain village ARAK à 272 kms, on a mis la climatisation, il fait très chaud 45° dans la voiture.
Croyant voir un puits on s’arrête, en fait il s’agit d’un ancien poste d’enrobage, on s’arrête tout de même, le repas sera bref, on mange les petits gâteaux prévus pour fêter l'anniversaire d’André, mais Didier ne parle toujours pas, l’ambiance n’est pas au mieux, la route est vraiment mauvaise à 70 kms d’ARAK, on s'arrête pour camper, André souffre de la mâchoire, Didier est bien fatigué et on se couche très tôt également parce qu’on est envahi par de petits insectes ressemblant à des puces qui piquent, comme le yen yen de Guyane.
Ce matin Didier a la forme, après une bonne nuit, les langues se délient.
Avant ARAK, sur la route, invasion de sauterelles, on doit fermer les vitres, une est entrée, André l’attrape, la passe à Robert qui la laisse tomber dans la voiture, on s’arrête pour la récupérer parce qu’Aimée en a peur.
Depuis IN SALLAH on traverse un désert de pierres et de montagnes, on est à peu près à 200 kms de TAMANRASSET, on s’arrête pour la nuit, le poste tape toujours et ils décident de le colmater avec du caoutchouc. Ce matin un autre bruit, ils verront d’où ça vient à IN ECKER qui est un bordj (lieu fortifié) algérien situé sur la bordure occidentale du massif du Hoggar dans le Sahara, à environ 150 km au nord-nord-ouest de Tamanrasset.
On passe à proximité de la montagne qui a servi aux premiers essais souterrains atomiques français.
Près d’un gros rocher, plusieurs cadavres de voiture, je crois que c’est signalé sur le routard et appelé le “cimetière des voitures”.
On arrive à IN ECKER une réparation sommaire est faite au cylindre bloc, on repart, ça n’a pas vraiment l’effet escompté ... la route est neuve et bonne jusqu’à Tamanrasset, in sallah ...
A TAMANRASSET on va au camping, mais on lit sur le guide du routard qu’il y a de nombreux vols, alors on ne reste pas, on casse une petite croute vite fait, ensuite on envisage de louer un land rover pour aller visiter le HOGGAR, mais c’est un peu cher, on abandonne l’idée et décidons d’aller dans un bon hôtel, l’hôtel TAHAT pour 122 dinars la chambre double,
Bonne douche et en avant pour un apéritif au bar, enfin on croyait, manque de pot, il n’y a pas d’alcool, seulement si l’on mange au restaurant, mais c’est hors de prix et l’expérience de B.A. nous a servi, on va essayer de trouver un petit resto qui nous fera un couscous super, parce qu’on a pas encore compris que le couscous ici n’a rien de folichon, on fera une fois de plus l'expérience d’un couscous moyen, mais on a faim.
Robert et André ont changé un peu d’argent à l’hôtel pour s’offrir une bonne bouteille et ils ont du faire du charme au réceptionniste pour obtenir une bouteille en douce, qui leur sera servie dans leur chambre.
Ce matin, au petit déjeuner le beurre est quelque peu rance, mais n’est-on pas dans le désert.
On essaie d’appeler Marie Claude, impossible, on poste nos cartes, en reculant Didier monte sur un regard on doit vider et soulever la voiture pour s’en sortir On repart avec l’inquiétude de trouver une piste
Pas très en forme, un peu découragés ….
On rencontre un couple d’italien qui parle le français parfaitement qui ont vécu en Guyane et travaillé chez Blanchard propriétaire d’une mine d’or en Guyane, rencontre inattendue, en plein désert, ils prennent la même direction que nous via IN GUEZZAM
Ils sont contents de voyager avec nous un de leurs réservoirs est percé, je crois, ils ont peur de tomber en panne seuls. On se fixe une heure de rendez vous pour déjeuner et on repart Cap Sud, on serait à la borne 200 kms, ils vidangent et on repart. Comme on doit rouler plus vite afin de passer plus facilement le sable mou, ils prennent dans leur Land Rover, Robert et André ainsi allégée la 404 roulera plus vite sur le sable et on se plantera moins.
Un pick up nous fait appel de phares, on s’arrête, les hommes nous demandent de les aider, leur durit de frein a pétée, les hommes essayent de les dépanner, ils ont intérêt à faire vite, dans le véhicule il y a deux morts qu’ils ramènent de Tamanrasset, nous avons vu les corps enveloppés dans des sacs d’où les pieds dépassaient, je leur fais remarquer qu’ils ont deux morts dans leur voiture, ils s’affolent et disent de laisser tomber la réparation, c’est l’odeur qui m’a poussée à la curiosité et je suis allée voir si ce n’était pas la guerba accrochée à leur voiture qui puait, hélas c’était bien deux hommes allongés dans le pick up, la réparation a bien pris ¾ d’heures, ils sont repartis à toute vitesse, sans donner d’explication.
Ensuite en reprenant la piste quelques kms plus loin on s’est planté à nouveau.
Arrivés à In GUEZZAM, après une petite croûte, on attend que les douaniers veuillent bien prendre leur service, une frontière en plein désert. Il est 15 heures et nous passerons la douane algérienne à 17 h 30, donc impossible d’arriver à la douane Nigérienne ASSAMAKA à temps elle ferme à 18 heures, et c’est à 15 kms. il faut donc attendre le lendemain pour passer la douane nigérienne, d’ailleurs tous les véhicules attendent comme nous.
Alors, nous nous sommes éloignés du poste de la douane pour camper jusqu’au matin, mais les militaires armés sont venus nous chercher et nous demandent de nous présenter à la douane et de rapprocher nos tentes, ils nous gardent les passeports, on n’est pas très fiers.
C’est seulement ce matin que nous apprenons, à l’ouverture 7h30, qu’ils ont pris les passeports de tous les touristes, il est 10 heures et nous n’avons pas encore terminés, actuellement nous prenons l’assurance, le plus dur est fait et nous pourrons partir sous peu, MAIS ... ils ne veulent pas nous délivrer l'assurance, bien qu’ils aient le papier les autorisant à le faire ; on devra la demander à TARIT, ça met Didier de mauvais poil.
On part enfin toujours accompagnés de nos italiens, on traverse un désert plat de sable, on se plante et il nous faudra une heure pour s’en sortir .
On décide de s’arrêter avec les italiens et de planter la tente, c’est alors que Didier s’aperçoit que la tôle de protection est tombée, il fait déjà nuit mais il part à la recherche d’une portière de voiture qu’ils ont aperçu sur le bord de la piste afin de la placer à nouveau comme protection sous la voiture, il la placeront le lendemain.
Bien installés après un repas frugal et la remarque de Robert,” j’en ai marre de ces conserves on décide de jouer aux cartes à la lueur de notre lampe ; les italiens se couchent dans leur land.
On commence à jouer, soudain André se met à crier après Robert pour les cartes bien sûr et ils s’engueulent tellement fort, tous les deux que l’italien et sa femme inquiets se penchent à la portière de leur voiture réveillés en sursaut et surpris d’entendre crier ainsi ; question “tout va bien” oui oui, la partie du coup est abrégée et chacun rentre dans ses pénates.
Le lendemain Robert est levé, il a fait son café et n’adresse la parole à personne, André idem, salut l’ambiance ….
L’italien ne pose pas de question, après avoir mis la plaque, en route, à peine quelques kms on se plante, paraît-il d’après deux camionneurs, que c’est la partie la plus mauvaise de la piste, ils nous restent à faire 130 kms.
L’italien nous dit, c’est une chance qu’on est fait la route ensemble ça nous a aidé pas mal et nous donc...
ARLIT BUVETTE
Premier contact l’assurance sans problème, on prend une bonne bière avec les italiens qui nous quittent
direction la Tanzanie, dans le bar, un nigérien nous propose de nous amener à un hôtel, deux chambres à peu près bien, ensuite le même gars nous a fait préparer un couscous ensuite nous nous sommes promenés. Très sollicités par des vendeurs bijoux et autres, j’ai acheté des bricoles et comme je n’avais pas de monnaie, le personnage qui nous accompagnait s’est proposé de payer mon vendeur et a gardé mes 500 francs, en contrepartie, il m’a laissé sa carte d’identité, il devait ramener la monnaie le lendemain, mais nous n’avons pas pu récupérer la monnaie (340 francs.) Le gars aurait bu avec cet argent et ne le possédait plus, on le cherche en vain, sa carte d’identité ne nous sert à rien on va donc à la police pour remettre sa carte, l’officier de police prend nos coordonnées et nous promet de nous envoyer l’argent ! …
On appelle Marie Claude qui était inquiète de ne pas avoir de nos nouvelles, sachant par le journal nigérien que quatre personnes avaient été assassinées dans le désert, c’est alors qu’on lui a dit avoir croisé une voiture qui nous a demandé de la dépanner où se trouvaient deux cadavres allongés dans le pick up.
On part en direction d’AGADES, en route contrôle de police fréquent, jusqu'à maintenant sans problème, mais ces messieurs de la douane font la sieste et on devra attendre qu’ils veuillent bien reprendre leur service.
Il est probable que ce soir ce sera notre dernier camping. C’est le cas, un aperçu de nos campings sauvages
Juste avant le départ on a la visite de deux touaregs, ils souhaitaient sans doute nous saluer, on démarre après avoir changé la bobine. On traverse un joli petit village Tabahah où il y a un grand lac avec beaucoup d’oiseaux, on croit voir un héron.
La verdure apparaît on traverse de plus en plus de petits villages avec leurs greniers à grains, mais à chaque fois petit contrôle de police. Un arrêt pour le petit casse croûte et un peu plus loin la pause café ; tout ça nous amène à 237 kms de Niamey. Traversée de DOSSO ville du sud-ouest du NIGER à 139 kms de NIAMEY
il reste 139 kms qui vont se dérouler sans problème. On arrive enfin chez André et Marie-Claude, très attendus mais enfin là, et ils récupèrent la voiture qui est malgré tout encore en bon état.
Ensuite c’est une autre histoire, notre retour était par Niamey Ouagadougou parce que les billets étaient moins chers, mais aucun vol pour Ouagadougou,, mais il y avait la révolution, le Président avait été assassiné Robert et moi avons changé nos billets pour partir vers Paris.
Didier est resté pour tenir son exposition au Centre Culturel OUMAROU GANDA
FIN DE LA BELLE AVENTURE