Le monde agricole a célébré récemment le cinquantième anniversaire de la loi Tanguy-Prigent du 13 avril 1946 portant sur le statut du métayage et du fermage?. Le métayage, qui couvrait 80 % de la SAU des Landes en 1921, en concernait encore 74 % en 1945, et ceci en dépit d'âpres luttes' qui s'opposaient à ce système de faire valoir, mis en place au début des temps modernes et généralisé au XVIIIe siècle*. Dans le nord forestier du département, le
métayage fut remis en cause de manière brutale, par la création dès 1907 de la Fédération syndicale des fermiers métayers résiniers et parties similaires de la terre landaise. Il fallut attendre l'après-guerre pour que la syndicalisation, progressant rapidement en Bas-Adour et Chalosse, conduise à une révolte accommagnée d'une grève véritable dont le souvenir survit encore dans les mémoires des Landais. Cette révolte, dans le contexte social troublé des années vingt, fut la conséquence logique d'une brutale poussée de syndicalisation paysanne, dès
l'été 1919, née dans le canton de Saint-Vincent-de-Tyrosse puis dans celui de Saint-Martin-de-Seignanx, et qui s'étendit ensuite à l'est, vers les pays de Saubusse et d'Orthe, pour gagner enfin la Chalosse au printemps 1920. Il
s'agissait d'une sorte de « métamorphisme de contact », car la région jouxte le bassin industriel de Boucau-Tarnos, qui fournissait les militants révolutionnaires et recrutait sa main-d'œuvre dans les campagnes du proche hinterland.
Nous avons choisi d'étudier une portion limitée du territoire, correspondant aux limites administratives du canton de Peyrehorade, recouvrant la quasi-totalité de l'ancien pays d'Orthe …