Exposition
RENCONTRE AVEC SARCIAT YDAN
Né a Rabat Maroc Sarciat Ydan arrive aux Antilles Françaises à l'âge de trois ans. Après plus de vingt ans passés en Martinique, Guadeloupe et Guyane, il rentre en métropole et enseigne la technologie durant quatre ans à Dax dans le sud ouest de la France. Depuis 1984, il se consacre exclusivement à la peinture et réside à Paris
C'est sa deuxième exposition en Guyane. la première ayant eu lieu en 1979. On y retrouve les Caraïbes colorées, les fleuves et forêts guyanais, la vie quotidienne en mouvement. en un mole ouvre de lumière, fortement influencée
par ses annéesantillo-guyanaises.
« Mes premiers pas dans la peinture se sont faits durant ma scolarité. Je devais avoir 15 ans. c'était juste avant mon séjour en Guyane. Je venais de réussir à mon BEPC. J'avais demandé une boîte de peinturecomme cadeau. Mon parcoursde peintre a commencé ce jour. là. Comme je n'avais pas du tout de dessin je ne peignais
aucune forme. mais des couchers de soleil, toujours des sujets où les couleurs étaient plus fortes que les formes. En progressant et en ayant des sujets plus précis à traiter, en suis venu forcément au dessin.. et comme tout artiste qui se cherche j'ai traversé plusieurs périodes ».D'un style naïf, il passera ensuite à une influence impressionniste, car il admire beaucoup Renoir, Pissaro, Monet , Manet... Petit à petit en s'affinant il arrive à un stade d'hyperréalisme avec des outils comme l'aérographe, pistolet à peinture sous pression.
« L'aéromosaique est une création qui m'est propre. J'ai eu envie de projeter ma peinture et de travailler en carreau, en mosaïque ». Pour cela il utilise de la peinture acrylique qu'il projette à travers des prismes, rectangulaires et carrés qui vont démultiplier l'image. « En projetant carreau par carreau j'ai senti et constaté la vibration, le mouvement, ce qui convenait parfaitement aux sujets sportifs que je traitais à ce moment-là. C'est ainsi qu'est né Ydan, technique très différente de celle de Sarcial. J'ai voulu la différencier par la signature en prenant ce pseudonyme, qui est l'anagramme de DanY».
Sarciat Ydan affiche son autodidactisme sans complexe aucun, et bien au contraire en tire une certaine fierté. « Bien sûr il y a des inconvénients. On met beaucoup de temps à découvrir par soi-même les techniques, mais cela permet de ne pas se laisser influencer ni enfermer dans une école et de dégager un maximum de spontanéité. Arriver à la création par soi-même libère, dans le sens où l'on n'a peur d'aucune déviation. Mais j'avoue que parfois je perds du temps car je ne travaille pas du tout de façon académique »
Sarciat Ydan, deux tendances, deux techniques, deux moyens ne par Sarciat d'expression pour une double approche, deux signatures.
Une dualité qui ne s'affronte pas mais s'harmonise et s'imbrique sans heurts ni douleurs.
« Sarciat a un état d'esprit plus romantique qu'Ydan et j'aime bien évoquer cette analogie : quand je peins en Sarciat je suis sur un vélo, je me balade, je peux m'arrêter quand je veux. Quand je peins en Ydan je suis aux
commandes d'un avion; l'exaltation est toujours là mais très contrôlée. L'aérographie impose des pressions,
des fluidités, des contraintes techniques et matérielles qu'il n'y a pas dans une création à l'huile ».
Et de citer Saint-Augustin :« Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui a perdu sa passion .