Reproductions et affiches de ses œuvres éditées dans son atelier sur papier ou toile dans différents formats et signées manuscrite

Presse exposition Tunisie de l'artiste Ydan Sarciat

" L'Aventure des sables", exposition de toiles du peintre français Didier Sarciat,

montée du 25 mai au 5 juin à la maison de la culture Ibn-Khaldoun, s'inscrit dans le cadre du raid Tunisie-Toulouse du sport handicap.

A côté de toiles "classiques", Didier Sarciat a également exposé des toiles nées d'une technique qui lui est particulière : l'aéromosaïque, procédé qui restitue aux gestes, aux déplacements leur mouvement

Levons d'emblée une ambiguïté ; peintre du sport, plusieurs toiles sur le thème handisport, mais ... Didier Sarciat ne serait-il pas lui-même un handicapé ? Pas du tout. Seulement, il se trouve que l'association française Aventure- Handicap, montée par plusieurs handicapés dont un ami d'enfance du peintre, lui avait demandé de travailler pour eux : c'est ainsi que Didier Sarciat a créé le sigle de l'association (bénévolement), avant de s'intéresser de plus près au sport- handicap, "un sport à part entière qui abolit la différence", souligne Sarciat.

Voilà pour l'anecdotique. Pour en revenir à l'exposition proprement dite, nous avions été marqués par la récurrence des sujets sahariens dans les huiles, les fusains, les pastels ou les aquarelles exposés : paysages sahariens, Touareg, cérémonie du thé ...

Certes, les pays chauds exercent une grande fascination sur Sarciat, qui est né à Rabat, qui a ensuite vécu aux Antilles de 3 à 22 ans, et il avoue lui-même avoir toujours ressenti, d'après des images ou ce qu'il a pu lire sur le sujet, une nostalgie pour le Sahara, les Touareg. Mais ensuite, c'est la découverte réelle du Sahara : le Sud algérien, le Sud marocain, le Mali, le Niger...

Et là, c'est la révélation : la fascination des couleurs et des paysages est telle que Sarciat se met à réaliser une série de toiles sur les Touareg et le Sahara qu'il expose au Niger. Et pourtant, ce n'est guère là la spécialité du peintre : " Je suis plutôt un peintre du sport, reconnaît Sarciat, mais j'aime peindre la vie... Je suis sensible à tout ce qui est traditions, à tout ce qui peut être est en train de se perdre".

Le mot est lâché : peinture vivante. Pour arriver à rendre la vie dans ses tableaux, Sarciat est passé par plusieurs étapes : de l'hyperréalisme, il arrive à une nouvelle forme d'impressionnisme, de pointillisme presque qui redonne vie au mouvement, au geste du sportif (ou de l'animal en mouvement par exemple) après tout un travail de décomposition ... C'est la technique de l'aéromosaïque.

Et, en passant d'une technique à l'autre, Sarciat change de personnalité : il signe ses toiles aérographiques du pseudonyme d'Ydan (anagramme du prénom d'un ami). Et cette signature, qu'il réserve aux seules toiles réalisées de cette sorte, finit, dans son jargon, par désigner ce genre de tableau précis : il ne parlera plus d'une aéromosaïque, mais d'un "Ydan".

Qu'est-ce au juste que ces ydans ? Le procédé n'est pas neuf : il s'agit de l'aérographe ou, en termes plus simples, du pistolet à peinture de la taille d'un stylo. Mais c'est la technique qui va changer : pour Ydan, il s'agit d'imprimer à ses formes, vues comme à travers un prisme démultipliant en déformant l'image, l'idée du mouvement. Il va donc construire ses ydans sur le mode de la mosaïque, par l'emploi d'une trentaine de pochoirs en général rectangulaires et de dimensions différentes, dont la juxtaposition et la superposition vont créer cet effet de démultiplication de

Ce qu'il y avait de fugitif et d'évanescent dans le mouvement originel est ainsi restitué, qu'il s'agisse de la trépidation des machines (Ydan a consacré plusieurs tableaux à la formule 1), de l'imperceptible frémissement des traits du visage humain (l'artiste a par exemple peint une série d'ydans consacrés au visage du pilote de formule 1 en plein effort - Prost et Senna : : le léger tressaillement de la toile suffit à rendre l'effort que fournit le pilote au volant de sa voiture), de l'infinité des gestes nécessaires pour accomplir un mouvement quelconque. "Même pour les visages quand on travaille un visage en ydan, on obtient une vibration qui donne de la vie, finalement. Bien sûr, ce n'est pas la même vitesse que pour un bolide de formule 1, la déformation dans un visage sera moindre par exemple que dans une toile consacrée à un mouvement rapide...", nous explique Ydan.

Ydan a mis au point sa nouvelle technique en 1984 : si elle n'a pas encore d'émules, elle ne laisse en tout cas pas indifférent. A ceux qui ne voient pas dans cette nouvelle forme d'expression une manifestation artistique à part entière, Sarciat répond que c'est un éternel problème : Picasso, Mondrian Warhol, etc, ont d'abord été rejetés, avant de devenir les références que l'on sait. "Ce qui importe, en fait, ce n'est pas la technique, mais ce qu'on en fait... C'est le résultat qui compte, la beauté de l'œuvre elle-même et non pas le procédé par lequel on y est arrivé. A titre d'exemple, il me parait inévitable de travailler un jour sur ordinateur : quel que soit le logiciel, les possibilités extraordinaires qu'il offre à son utilisateur, la machine ne pourra rien créer d'elle-même, elle devra être dirigée par une volonté créatrice, par l'artiste... Je pense qu'il faut avoir beaucoup de tolérance en matière d'art ..." conclut Sarciat.

Chawki CHAHED

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