de Cendrillon reste un maître international de cette technique déjà présentée au Richelieu voilà trois ans. Les amateurs de peinture remonteront un peu plus loin dans le passé pictural dacquois et trouveront l'image d'un jeune peintre venu aux Antilles en 1979 et dix ans plus tard au Centre culturel.
Didier Sarciat agrandit son champ de vision taurin depuis peu d'années mais étonne par l'adoption d'une technique pneumatique, l'aérographie, sorte de pistolet à pression, pour offrir des effets quasi pointillistes. Le mouvement se créé par la succession de prononciations géométriques appuyant la notion de mouvement avec un trouble particulier.
Il trouva dans la corrida comme dans la Formule 1 les effets visuels du désir de mouvement. Lors des Jeux Olympiques d'Albertville, il exprima ce goût de vitesse sans la précipitation dans soixante dix tableaux accrochés dans l'espace olympique.
N'oublions pas non plus la pelote basque et d'une manière privilégiée la cesta punta. Saint Jean de Luz l'honore chaque automne pour cette saisissante manière de figer l'effort du pelotari grimpant au mur gauche et le plongeon de l'avant anticipant sur une "cortada".
L'aérographie étonnera sans doute, pour ne pas dire déroutera certains mais cette peinture existe avant tout pour le mouvement. C'est cela que veut produire Didier Sarciat, en signant spécifiquement Ydan, ces oeuvres d'un autre genre. Il veut ainsi honorer le mouvement du toro, lui donner la plénitude de sa violence. Nous regardons ainsi le monde comme le voit le toro, le regard ivre de colère d'ombres menaçantes.
Ydan ou Sarciat apporte en même temps leur découverte du monde taurin. L'artiste est né en tauromachie de sa fréquentation de ses arènes natales et de la simple vision télévisuelle des corridas. Il s'imprègne de l'élan, de l'assaut pour l'aérographie. Il retient les moments intenses de la mise à mort, les souplesses fugitives d'une passe, la douleur secrète de la peur dans les visages pour donner tout son saoul aux autres techniques. Le pastel, l'huile et le fusain servent les émotions contenues. La tête du torero avant les clarines d'ouverture du toril méritent donc un coup de crayon pour immobiliser le goût de la mort.
Ydan est un peintre aérographique des temps modernes et des ferias soufflant la bourrasque.
C'est le champ de l'aéro-graphie. Sarciat reste le révélateur des sueurs discrètes du torero. C'est l'artiste au fusain. Il guette le geste de domination et n'oubliant pas l'œil affolé du toro dans son combat. C'est l'orfèvre en huile et pastel.
Deux signatures quatre tech-niques, un seul homme ... en plus un Dacquois