Commande publique de la ville de st Geours de Maremne (Landes) dans le sud-ouest de la France
Le pot de résine est mis au point par un avocat et agriculteur bordelais, Pierre Hugues, qui brevète en 1844 son « nouveau » procédé pour récolter la résine : le système dit du « pot ascensionnel ».
D’une argile complice
Il créa ce calice
Pour recueillir l’offrande
Du Seigneur de nos Landes
Eric Platel
Le pot de résine est mis au point par un avocat et agriculteur bordelais, Pierre Hugues, qui brevète en 1844 son « nouveau » procédé pour récolter la résine : le système dit du « pot ascensionnel ».
Avant cette date, le gemmage se pratiquait selon une technique très artisanale et qui offrait de faibles rendements : le gemmage au « crot » (du gascon cròt : trou). Pour récolter la résine, les anciens résiniers creusaient un trou au pied du pin, en général entre les racines, qu’ils tapissaient de mousse. La résine obtenue, si elle n'avait pas cristallisé sur la care avant d'arriver au pied du pin, était pleine d'impuretés : des brindilles, du sable, des insectes, et elle ne contenait que très peu d'essence de térébenthine.
Avec la loi du 19 juin 1857, toutes les communes des Landes de Gascogne se trouvent dans l’obligation de boiser leurs terrains, c'est alors que le gemmage se répand sur tout le territoire. La méthode du gemmage au « crot » n’étant pas adaptée pour « industrialiser » le procédé, le nouveau « système Hugues » introduit l’usage d’un pot en argile sans trou, coincé entre un crampon (lamelle de zinc légèrement cintrée) par-dessus et soutenu par une pointe de charpentier, dans l’axe de la care, pour récolter la résine. Ce pot est dit « ascensionnel » car il suit chaque année la montée de la care. Le principal avantage est que la résine récoltée contient moins d’impuretés. Le pot sert ainsi aux quatre, cinq ou six amasses par saison. Il faut entre un mois et un mois et demi selon les pins pour qu’il se remplisse goutte à goutte.
Au milieu des années 1980, les gemmeurs remplacent le pot de résine par un sac en plastique, agrafé au bas de la care pour ne plus lever que trois amasses de 1,8 litre chacune dans la saison2. Cette technique finit elle aussi par disparaître avec l’arrêt du gemmage dans les Landes de Gascogne à la fin du xxe siècle.